« Money money money… »

Dans le billet de cette semaine, j’ai décidé de vous parler des « crowdfundings » (financement participatif, en anglais dans le texte). Un de mes groupes favoris a en effet décidé cette semaine de faire appel à leurs fans pour financer une partie de l’enregistrement et de la promotion de leur nouvel album. Et surprise (enfin non pas vraiment), ils ont réussi à financer la première étape de leur financement à plus de 100% en moins de 24h. Ils ont donc récolté plus 30000€ dans la journée de lundi et ils sont à plus de 42000€ à l’heure où j’écris cet article.

Mais comment ça marche ces financements participatifs à contreparties ? Les personnes qui demandent de l’argent fixe des « packs » pour récompenser les personnes qui donnent de l’argent. Ici, le groupe a par exemple décidé d’organiser des rencontres et des échanges pour les personnes donnant 130€ ou plus, de donner des places de concerts pour des packs à 80€, de faire un message de remerciement pour les dons plus modestes… et ce en plus de l’album financé. Ces packs ont donc pour objectif d’encourager les gens à donner de l’argent, toujours plus d’argent. Moi-même, pourtant assez économe, je me suis surpris à envisager de donner une « grosse » somme pour pouvoir profiter de certains des avantages qu’ils proposent. Donc je me demandais, à quel point est-ce que ces sites de financement ont du pouvoir sur les consommateurs et sur les artistes ?

Parce que il faut savoir que les sites qui hébergent ces financements participatifs prennent un pourcentage sur les sommes récoltées, et ce même si les objectifs des demandeurs ne sont pas atteints. Par exemple, dans la campagne de financement dont je vous parle, le site hébergeur prend une part de 8% de la somme. Le site Ulule prendra donc la rondelette somme de 2400€, qui sera payée par les contributeurs. Il est donc dans le plus grand des intérêts pour les demandeurs de faire de la pub, un maximum de pub, encore et toujours pour atteindre leur objectif. L’influence de ce medium est donc telle qu’elle pousse, dans une certaine mesure, à changer ses habitudes de consommation et de vie.

Les contributeurs vont donc investir une somme qu’ils auraient pu mettre dans un de leur plaisir, pour soutenir des artistes qui n’en ont pas forcément l’utilité suprême (et donc leur faire plaisir). Les artistes aussi changent leur mode de communication. Ici, ils passent d’un message de temps en temps pour faire la promotion de leurs concerts de la semaine à plusieurs publications par jour pour que leurs fans investissent (littéralement) en eux. Alors certes, ce groupe le mérite (enfin de mon point de vue), mais ils font peut être de l’ombre aux petits artistes qui essayent de se lancer et qui ne possèdent pas (encore) de « fan community » prête à leur donner beaucoup d’argent pour un projet dont on ne sait rien à part le peu que les artistes veulent nous dire.

Ma mini-conclusion (assez pessimiste) est que ces sites utilisent une partie de la crédulité des fans pour récolter de l’argent, et que les artistes aussi l’utilisent pour arriver à leurs fins.

 

Voilà voilà, je dis ça je dis rien…

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